Jackpot pour la société belge Semlex, spécialisée dans les documents biométriques et les systèmes de sécurité.
Elle a remporté l’appel d’offres pour le renouvellement des cartes nationales d’identité, précédemment confié à la société française Idemia. Semlex a ainsi gagné le marché de la mise en place des cartes biométriques au terme d’un appel d’offres lancé en août 2018 et estimé à 460 milliards de FCFA (environ 703 millions d’euros). C’est un contrat de 12 ans pour un chantier colossal que l’entreprise belge vient de remporter : fournir 32 millions de cartes d’identité, dont 12 millions les deux premières années. Selon le gouvernement ivoirien : « le système est dimensionné pour produire au moins 36 millions de cartes pendant la durée du contrat, dont 12 millions les deux premières années, afin de satisfaire aux besoins de renouvellement des cartes nationales d’identité venant à expiration à compter de juin 2019 ».
Ce projet confié à Semlex vise à créer un registre national des personnes physiques, une base de données centralisant l’ensemble des informations d’état civil pour attribuer aux citoyens et aux résidents un numéro d’identification national. Cela permettra aussi de fabriquer les nouvelles cartes d’identité aux normes Cédéao, dont les premières sont attendues dès la fin du mois de juin. Pourtant, Semlex n’a pas bonne presse en Afrique. Implantée dans une douzaine de pays africains, son nom a été associé au scandale des passeports en RD Congo révélé par Reuters il y a deux ans. Des passeports biométriques facturés 185 dollars pièce sur lesquels l’État ne percevait qu’un tiers, un autre tiers revenant à Semlex, le reste disparaissant dans une société offshore qui serait dirigée par une proche de Joseph Kabila.