Pendant la crise postélectorale, les sociétés Semlex et Gunvor ont été au cœur d’un système visant à fournir des armes au régime de Laurent Gbagbo, en violation de l’embargo des Nations unies. L’OCCRP et « Jeune Afrique » vous dévoilent les dessous de ce montage complexe.
*Cet article est issu du travail de l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP, un consortium de journalistes d’investigation fondé en 2006), auquel Jeune Afrique a collaboré. L’original, en anglais, peut être lu ici. Nous sommes entre fin février et début mars 2011, à Genève, en Suisse, dans un salon privé d’un palace donnant sur le Rhône, le Mandarin. Ici, les chuchotements sont de rigueur. Les affaires se concluent à l’abri des regards, dans l’illusion d’un secret cinq étoiles. Un petit groupe d’hommes d’affaires s’est réuni avec, parmi eux, des représentants de l’entreprise Gunvor, spécialisée dans le commerce de produits pétroliers.
Basée à Genève, cette société appartient alors en copropriété au milliardaire suédois Torbjörn Törnqvist et à Gennady Timchenko, un oligarque russe étroitement lié au Kremlin. Active en Côte d’Ivoire, elle travaille à Abidjan avec la